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L’entretien d’embauche est un passage obligé pour tout salarié vétérinaire. C’est aussi, et c’est bien normal, un moment quelque peu stressant, surtout lorsqu’il s’agit de son premier emploi. Cet article répond, nous l’espérons, aux questions que vous vous posez sur l’entretien d’embauche pour un poste en équine.
Il n’y a pas vraiment de règle en matière d'entretien en équine et il y a autant d’entretiens différents que de vétérinaires équins recruteurs. En règle générale, il y a beaucoup de postulants et la compétition est rude. Il faut donc savoir vous valoriser. Mais ne perdez pas de vue que tout entretien d’embauche implique une réciprocité : si le recruteur a le choix du candidat, vous avez le choix de votre lieu de travail. Les jeunes vétérinaires qui sortent de l’école (et particulièrement en équine) ont trop facilement tendance à se dévaloriser et à penser que le recruteur est bien gentil de les embaucher. Ce positionnement, bien naturel pour quelqu'un qui débute, pourra malheureusement leur jouer des tours.
L’entretien d’embauche en équine présente certaines particularités auxquelles il faut se préparer. Avant votre entretien, préparez les questions que le recruteur pourrait vous poser : celles concernant votre CV (choix d’internat, job précédent) et celles concernant votre projet professionnel. De nombreux recruteurs en équine vont vous demander quels sont les actes pour lesquels vous êtes autonomes. Si vous sortez de l’école, réfléchissez à cette question avant l’entretien. Ne vous dévalorisez pas en répondant à chaque fois que vous n’êtes pas autonome et à l’inverse, n’inventez pas une autonomie parfaite pour des actes délicats que vous avez peu pratiqué. Si vous vous sentez presque autonome en anesthésie par exemple, répondez plutôt "je me sens autonome mais il faudra juste que j’acquiers de l’aisance et de la confiance en moi pour les anesthésies générales" qu’une réponse mal assurée qui ressemble à "je suis presque autonome mais quand même pas complètement" qui ne fait que démontrer à l'employeur que vous avez une montée de panique rien qu'en pensant qu'il va vous falloir coucher un cheval tout seul.
Une autre règle en matière de préparation d’entretien est de s’informer sur la législation. Il est évident que vous ne pouvez pas vous présentez à un entretien d’embauche sans avoir compris les bases de la convention collective, à savoir le forfait heure, le forfait jour, la rémunération, le paiement des gardes et astreintes et le système d’échelons.
Dernier conseil de préparation : la veille de l’entretien, imprimez votre CV et votre lettre de motivation pour les emmener avec vous le jour J.
Pensez à faire une feuille de route avant de partir afin d’arriver à l’heure (GPS, google maps etc). Rentrer l’adresse le matin même dans son GPS au moment de partir sans même savoir dans quelle direction il faut partir est une très mauvaise idée : "zut, le GPS ne connaît pas l’adresse de la clinique. Et rezut, je ne capte pas la 3G, google maps ne va pas pouvoir me sauver". Nous rappelons que la première règle en matière d’entretien d’embauche est la ponctualité. Par conséquent, si l’entretien est loin de chez vous, mieux vaut prévoir large afin d’être sûr(e) d’arriver à l’heure. Cela vous épargne le moment où, perdu(e) en pleine cambrousse à cinq minutes de votre heure d’entretien, vous vous piquez la suée du siècle et vous mettez à pleurer de rage dans votre voiture pour finalement arriver une demi-heure plus tard, en retard, les yeux bouffis, en sentant la transpiration à cinq kilomètres à la ronde. Sachez que certains recruteurs vont vous donner rendez-vous à l’ouverture de la clinique alors que vous avez deux heures de route. Mais comme vous êtes jeune, motivé(e) et dynamique, vous vous fichez de vous lever à 5h du matin pour avoir le boulot de vos rêves.
Première chose importante, on ne le répètera jamais assez : en arrivant, dites bonjour à toutes les personnes que vous croisez et serrez la main du vétérinaire qui vous accueille (ou de toute autre personne qui s’arrête pour se présenter à vous). Un recruteur se fait une opinion de vous dans les cinq premières minutes alors autant vous dire que si vous avez omis de dire bonjour, avez ignoré l’ASV ou avez marmonné un micro-bonjour inintelligible dans votre barbe en regardant vos pieds, cette première impression ne sera pas bonne.
Fréquemment, la première partie de l’entretien se fait au calme dans un bureau. En règle générale (même si en équine, il n’y a pas vraiment de règle générale), le recruteur va commencer par vous interroger sur votre CV. Certains l’auront consciencieusement imprimé et préparé à l’avance, d’autres le chercherons devant vous parmi la pile de CV située sur le bureau (ou carrément dans la boîte mail) et d’autres ne le retrouverons pas. Mais en bon futur salarié prévoyant, c’est à ce moment là que vous sortez le vôtre de votre sac pour montrer votre professionnalisme et éventuellement pour le redonner à votre potentiel futur patron qui, désespéré(e), n’arrive pas à remettre la main dessus. Le recruteur peut alors vous interroger sur votre formation, vos anciens jobs, voire vos anciens patrons, votre projet professionnel, vos attentes, vos motivations etc. Répondez de manière détendu(e) et n’oubliez pas de sourire. Si vous êtes plutôt du genre stressé(e) et que vous ne savez jamais trop quoi faire de vos mains, munissez vous d’un carnet et d’un stylo pour vous donnez une contenance.
Une fois que le recruteur a posé ses questions et vous a expliqué le fonctionnement de la clinique, vous pouvez poser les vôtres.
Bien souvent, l’étape suivante consiste à vous faire visiter la clinique. Soyez attentif et posez quelques questions pour montrer votre intérêt. Epargnez au vétérinaires des réflexions comme : "ah, vous n’avez que ça comme échographe?!" ou "vous ne mettez pas la Dépocilline au frigo ?! " : cela ne jouera pas en votre faveur.
Souvent, l’entretien se poursuit avec une partie sur le terrain. Parfois même, il n’y a que cette partie, les questions sur vos jobs antérieurs ou votre projet professionnel se faisant dans la voiture entre deux clients (pas vraiment optimal mais il faut faire avec). On peut éventuellement vous demander avec qui vous voulez partir en tournée (parfois même, on vous propose de partir avec un(e) jeune salarié(e) car le recruteur supposera que vous êtes plus susceptible de dévoiler votre personnalité avec lui/elle : il lui demandera son avis par la suite). Choisissez une personne avec qui vous n’avez pas encore passé beaucoup de temps afin de multiplier les gens qui auront un avis positif sur vous (sachez que vous n’aurez affaire qu’à un seul interlocuteur dans 50% des entretiens d’embauche vétérinaires).
Nous nous répétons mais n’oubliez pas de dire bonjour puis au revoir aux propriétaires/ entraîneurs/ grooms à chaque visite. Soyez attentif, volontaire et prévenant. Montrez votre dynamisme en aidant à faire les radios, à porter le matériel, en proposant d’aller chercher un flacon manquant à la voiture etc. Ne regardez pas votre montre (ou faites le discrètement) et évitez de bailler toutes les cinq minutes (même si vous vous êtes levé(e) à 5h du matin). Soyez détendu(e) et gardez le sourire pendant toute la durée des visites.
Certains vétérinaires équins ont tendance à vouloir tester les aptitudes et les connaissances des candidats. Certains d’entre eux vous demanderdont subtilement votre avis sur certains de leurs cas tandis que d’autres vont carrément vous faire passer un examen pratique et théorique. Vous pouvez vous retrouvez dans la situation où on vous mette une sonde naso-gastrique dans une main, la radio portable dans l’autre et où on vous demande de faire vos preuves alors que vous n’êtes là que depuis cinq minutes. On peut également vous poser une série de questions dignes d'un examen. Pas de panique ! Certes, c’est une situation particulièrement stressante lorsque vous sortez de l’école : gardez votre calme et effectuez ce qu’on vous demande comme vous avez l’habitude de le faire. Replacez cette partie de l'entretien dans son contexte global et demandez-vous ce que cette démarche peut éventuellement révéler.
Deux points tiennent beaucoup à cœur aux salariés : l’organisation du temps de travail et des gardes et le salaire. Ne posez jamais la question en début d’entretien : cela ne fait vraiment pas sérieux. Vous avez parfaitement le droit de vous poser ces questions mais vous devez montrez que vous venez avant tout parce que le poste vous intéresse. Normalement, les vétérinaires devraient aborder le sujet d’eux-mêmes mais certains oublient de le faire. Abordez donc vous même ces questions en fin d’entretien. Ce sont des questions normales : vous ne devez pas être gêné(e) de les poser (parlez distinctement en regardant votre interlocuteur et pas vos pieds). Demandez les choses de manière diplomatique : "Comment le travail est-il organisé sur la journée ? ", "Concernant les gardes, comment vous organisez-vous ? ", "Concernant la rémunération, quelle est votre mode de fonctionnement ?". Si les réponses sont vagues, insistez gentiment. Vous devez essayer de resortir de cet entretien en ayant compris à quelle heure vous commenceriez le matin, quelle est le forfait de la convention collective utilisé, quand est-ce que vous auriez des jours de repos, combien vous feriez de gardes par mois, quelle serait la rémunération (à quel échelon ?) et combien de jours vous travailleriez par an si c’est un forfait jour. Si vous n’avez pas tout bien compris, vous pouvez vous retrouvez dans des situations inconfortables après embauche et vivre cela comme une injustice alors que le recruteur aura l’impression d’avoir été franc avec vous.
Parfois, il arrive que le recruteur vous dise que vous êtes pris dès la fin de l’entretien. Cependant, cela reste rare en équine. Pas de précipitation (surtout si vous avez d’autres entretiens) ! Si l’entretien vous a plus, dites au recruteur que vous êtes intéressé(e) mais que vous avez d’autres entretiens et que vous vous souhaitez prendre le temps de réfléchir. Ne prenez jamais de décision hâtive pour un emploi. Donnez en revanche une date limite (3 à 15 jours) au recruteur, date à laquelle vous le rappellerez pour lui donner votre réponse.
Au moment de partir, dite au revoir à toute l’équipe. Si l’entretien vous a plu, n’hésitez pas à faire part au recruteur de votre enthousiasme à l’égard du poste.
Si des questions ont été oubliées lors de l’entretien, n’hésitez pas à rappeler la clinique pour les poser (les recruteurs vous le disent souvent en partant). Cela permet aussi de leur rappeler que vous êtes toujours intéressé(e) par le poste. Si l’équipe et la clinique vous ont plu, n’hésitez pas à envoyer un mail quelques jours plus tard pour dire au recruteur que ce poste vous intéresse énormément. Si c’est vraiment le poste de vos rêves et que pour vous, il se distingue vraiment des postes pour lesquels vous avez eu d’autres entretiens, vous pouvez le dire au recruteur. La motivation du candidat est un critère essentiel à son embauche.
Si vous êtes pris(e) à plusieurs endroits, n’oubliez pas de rappeler tout le monde, y compris ceux à qui vous allez donner une réponse négative. C’est un profond manque de respect de ne pas prendre la peine de prévenir un confrère qui a vous a porté de l’intérêt et vous a accordé du temps.
Nous espérons que vous irez à votre entretien plus sereinement après la lecture de cet article et vous souhaitons bonne chance.
L’équipe Vétojob.
NB : Icones du designer Edward Boatman, thenounproject.com
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